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Mon histoire

21 MARS 2008 - Des nouvelles de l'opérée!

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Bonjour à tous,

Je vous écris enfin directement de chez moi. Je dois remercier mon conjoint d'avoir donné des nouvelles; ça m'a fait le plus grand bien de savoir que vous pensiez à moi durant toutes ces heures de souffrances et merci du fond du coeur à tous ceux qui m'ont aidée comme ils ont pu. Je dois dire qu'aujourd'hui est la première journée où je me sens "bien". Je crois que le pire est passé dans la nuit de mercredi à jeudi; je pensais mourir. J'avais mal au coeur, je n'avais plus le support des infirmières durant la nuit et on dirait que je n'arrêtais pas de m'étouffer avec ma salive. Hier, je n'ai bu que l'équivalent d'une bouteille de Boost et je n'arrête pas de boire du Boost depuis que je suis levée ce matin, donc c'est bon signe que mon appétit revient. J'ai encore de la douleur, mais avec un calmant puissant à toutes les 5 heures, je parviens à passer à travers la journée.

Mon chat m'a un peu déçue à mon retour à la maison, il faut que je le mentionne. On m'avait dit qu'il serait probablement très affectueux et qu'il voudrait me tenir compagnie. Quand je suis entrée dans la maison à mon retour de l'hôpital, il est venu m'accueillir à la porte, mais quand il m'a vue, il a eu l'air apeuré! :S Il s'est sauvé et c'est à peine s'il vient me voir depuis ce temps. Je dois sentir l'hôpital ou une autre senteur qui l'effraie. En tout cas, on repassera pour sa compassion féline!

Lundi a passé très vite, et contrairement à ce que je m'imaginais, je n'étais pas si nerveuse que cela. Quand la préposée à l'hôpital est venue me dire qu'ils étaient prêts pour moi à la salle d'opération, elle a pris ma pression: 117/87. Pour ceux qui ne sont pas des experts, c'est quasiment une pression parfaite et ça m'a même étonnée de ne pas être plus nerveuse que cela. Il y avait aussi une erreur à mon dossier, c'était écrit que j'avais une chirurgie d'un jour! J'ai alors demandé à parler à mon chirurgien avant l'opération!

En arrivant au bloc opératoire, j'ai été mise en attente, car la salle d'opération n'était pas encore prête. Je me suis mise à penser à Jon Bon Jovi (ma grande idole) et à me rassurer en me disant qu'il avait déjà été opéré (au genou) il y a quelques années et que s'il était passé à travers, que moi aussi je pouvais passer à travers. N'importe quoi pour me rassurer... J'avais tendance à avoir les larmes aux yeux en pensant à cela par contre, donc j'ai commencé mon rituel de concentration extrême: fixer un point droit devant moi et faire le vide dans ma tête. Je regardais donc droit au plafond! Hahaha Quand mon chirurgien est venu me voir pour l'erreur à mon dossier et pour me présenter son assistant, il a trouvé cela bizarre que je trouve le plafond si intéressant! HA HA Mon chirurgien m'a confirmé que j'aurais une chambre près des infirmières; la meilleure de la place pour recevoir de bons soins.

Dans la salle d'opération, j'avoue que j'étais pas mal nerveuse, mais les gens qui me préparaient étaient très gentils. Quand l'anesthésiste est venu pour me mettre le soluté, j'ai un peu paniqué (moi puis les prises de sang/aiguilles...), alors l'inhalothérapeute qui l'assistait m'a pris la tête dans ses mains et elle n'arrêtait pas de me parler. Elle voulait que je pense à un voyage dans le sud, mais je n'arrêtais pas de lui dire que ce n'était pas à cela que je voulais penser! Hahaha Dans ma tête, j'étais au Centre Bell avec Bon Jovi, mais juste cette pensée me faisait monter les larmes aux yeux. C'est peut-être parce que je m'imaginais que Jon Bon Jovi me chantait personnellement Bed Of Roses. Une de mes amies m'avait conseillée de penser que je m'endormirais en entendant cette chanson. C'était une très bonne idée, mais la pensée que Jon pouvait me la chanter personnellement m'émouvait énormément. L'inhalothérapeute voulait me consoler, elle m'a donné un bout de gaze en me disant que ses "mouchoirs" étaient un peu raides pour la peau, mais que c'était mieux que rien.

Lorsque le soluté a été branché sur ma main gauche, mon chirurgien est venu me dire que je venais de faire la partie la plus difficile de la chirurgie et que le reste, c'était lui qui le ferait. Il m'a beaucoup encouragée en disant cela. Je me souviens d'avoir dit à l'inhalothérapeute que le plus difficile pour moi, ce serait de ne pas être capable de rire pendant une semaine. Je l'ai fait sourire avec mon commentaire... Quelques instants après, l'inhalothérapeute m'a dit de penser à quelque chose de plaisant et que probablement que c'est à cela que je penserais en me réveillant. Peu de temps après, l'anesthésiste m'a dit que ma tête commencerait à tourner bientôt et quand j'ai commencé à voir embrouillé, l'inhalothérapeute m'a dit de me fermer les yeux pour atténuer les étourdissements... et je me suis endormie tout de suite.

Je me souviens d'avoir pensé à Jon quand je me suis réveillée pendant un bref moment pour entendre le chirurgien me dire: "C'est Dr D, la chirurgie s'est très bien passée." Je me suis par contre rendormie tout de suite, je savais que c'était fini. J'ai eu du mal à me réveiller assez pour focusser, mais quand j'ai vu mon conjoint qui me disait qu'il s'était tellement inquiété, je savais que j'étais en attente pour ma chambre à l'hôpital. Mon chirurgien est venu me parler et rencontrer mon conjoint en même temps un peu plus tard (c'était la première fois qu'ils se rencontraient). Mon chirurgien a dit à mon conjoint que les larmes que j'avais aux yeux étaient normales et que j'allais enfler beaucoup plus que cela! J'étais encore entre 2 mondes quand on m'a amenée à ma chambre semi-privée, pas loin du poste des infirmières. La première nuit s'est relativement bien passée, j'avais mal, j'avais encore la sonde urinaire qu'ils m'avaient mise afin que j'évite de me lever et j'avais aussi un masque qui semblait contenir de l'oxygène à 100%; ça respirait très bien là-dedans en tout cas!

Le lendemain matin, à ma grande surprise, un préposé voulait m'asseoir dans la chaise à côté de mon lit et il m'a apporté à déjeuner! Quand je me suis assise dans le lit, j'ai commencé à saigner du nez, donc ils se sont rendu compte que je n'étais pas assez en forme pour aller sur la chaise! Je me suis découragée assez vite quand j'ai vu que je ne pouvais rien aspirer avec la paille qu'ils m'avaient donnée pour manger! Ils m'ont alors apporté une seringue (du genre pour graisser une dinde avec de l'huile végétale) et encore aujourd'hui, c'est avec la seringue que je mange! Ma bouche est trop enflée pour pouvoir fermer et l'aspiration ne se fait pas.

J'ai passé la plupart de la journée de mardi à dormir. À l'heure du midi, j'ai eu tellement mal que j'ai commencé à pleurer, car ils venaient de me servir à manger (encore!) et ma gorge me faisait souffrir! C'est alors que plusieurs préposés/infirmières/étudiants en soins infirmiers sont accourus à mon chevet à tour de rôle pour me demander ce que je voulais; heureusement que j'avais du papier et un crayon pour écrire! Ils ont été obligés de me donner de la morphine pendant tout le temps à l'hôpital, car ça me faisait vraiment mal par bouts (et mes bras ont maintenant l'air de ceux de junkies!). Et je mangeais que très peu; ça m'a pris 1.5 heure pour manger l'équivalent de 30-40 mL de nourriture avec la seringue!

Mon conjoint est venu me voir mardi midi et il est arrivé pour souper à la cafétéria de l'hôpital après sa journée de travail. J'étais tellement contente de le voir à chaque fois, je m'ennuyais et je n'avais pas le goût de rien faire! Mon chirurgien est aussi venu me voir en soirée mardi pour évaluer ma condition et préparer les papiers pour que je puisse m'en aller si je le voulais mercredi après-midi. Je lui ai "parlé" de mes inquiétudes sur papier et il m'a rassurée (et mon conjoint aussi!). Ma période d'enflure n'était pas encore finie. Je me suis vue pour la première fois dans le miroir mardi matin, j'en ai eu quasiment mal au coeur. On aurait dit que j'avais pris 200 livres dans le visage! C'est à ce moment que je me suis demandée ce que j'avais fait là! Encore aujourd'hui, je ne sais vraiment pas à quoi m'attendre; ma bouche et le bas de mon visage sont tellement enflés que je suis toute déformée.

Mercredi matin, j'étais en gros questionnement à savoir si j'étais assez forte pour m'en aller. En début d'après-midi, l'infirmière est venue me voir et elle m'a dit que mes signes vitaux étaient assez forts pour que je m'en aille. J'ai donc décidé de retourner à la maison. Je crois que j'ai bu l'équivalent d'une bouteille et demie de Boost de mercredi après-midi à jeudi soir par contre!

Ce n'est seulement que ce matin que j'ai commencé à avoir faim pour la peine (j'ai bu 3 bouteilles de Boost depuis ce matin!) et je ne dors plus 20 heures sur 24 comme je faisais dans les derniers jours. Je suis repartie de l'autre bord comme on dit, et j'ai déjà 5 livres en moins que la semaine passée!! Mon visage est encore tellement déformé, j'espère pouvoir avoir l'air d'un être humain normal d'ici les prochains jours. Mon cou est rendu jaune à la grandeur et j'ai une plaque bleutée en bas du cou, c'est fou comment je découvre de nouvelles couleurs que je ne pensais pas voir sur la peau d'un humain! Hahaha Et je me gave encore à la seringue comme un petit poulet! Et je ne peux pas me servir de ma langue sauf pour avaler, c'est spécial avoir la bouche pognée comme cela! J'ai commencé à voir mes dents hier, elles ne sont plus du tout à leur place habituelle, ça fait bizarre... Et je suis incapable de montrer une émotion, j'ai l'air d'un robot depuis lundi soir! hahaha

Je vais rencontrer mon chirurgien mardi pour qu'il enlève les élastiques dans ma bouche et me libère de mon calvaire, j'espère que tout se passera bien!

Au plaisir d'avoir de vos nouvelles et ça me fait chaud au coeur de savoir que j'avais toute ma famille et mes amis pour m'appuyer dans ce que j'appelle l'épreuve de ma vie! L'expérience de l'hôpital va m'avoir changée également. Mon voisin de chambre était un gars de 32 ans dans le coma après s'être endormi au volant; il a frappé un arbre et ça fait 1 mois qu'il est dans le coma. Sa mère était à son chevet toute la journée et on a un peu "parlé" elle et moi; c'est son enfant unique, il a une fille de 14 ans et les médecins ne sont pas convaincus qu'il pourrait sortir de son coma. Ses parents ont pris la décision mercredi après-midi de continuer de le traiter contre la douleur, mais je ne crois pas qu'ils s'acharneront pour lui faire reprendre conscience. Sa mère est tellement gentille (et c'est une "Cyr" comme moi, c'est une drôle de coïncidence!), elle a pris le temps de venir me consoler quand je pleurais de douleur. Je me suis rendu compte à l'hôpital à quel point la vie est fragile quand même, mais que malgré la douleur des autres, certaines personnes ont encore la volonté d'aider les autres. Cette femme restera à jamais dans mon coeur et j'aurai toujours une petite pensée pour elle et sa famille. Et c'est fou comment il y avait des gens dévoués à leurs tâches à l'hôpital, c'est vraiment fantastique de voir cela!

Marie-Hélène

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