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Mon histoire

18 AVRIL 2008 - Nouvelles de celle qui se remet tranquillement de sa deuxième chirurgie

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Bonjour à tous,

Wow, quelle expérience! Comme mon conjoint m'a dit mardi soir avant de quitter l'hôpital, il a fallu un peu de folie et beaucoup de courage pour subir cette chirurgie une deuxième fois, même si les conséquences ne sont pas aussi grandes que la première fois.

Nous sommes arrivés à l'hôpital mardi vers 13h30. Le personnel de l'admission venait à peine d'être informé de ma chirurgie "d'urgence" en fin de journée, donc il a fallu un peu de patience pour tout faire comprendre aux infirmières/préposés. Au moins, j'étais familière avec la procédure d'admission! Mon chirurgien est venu me voir vers 15h15 pour savoir comment j'allais et pour nous dire que la salle d'opération serait probablement prête vers 15h30. Comme je lui ai dit à ce moment, j'étais résignée à subir cette chirurgie et je n'étais pas nerveuse du tout. Tous les patients autour de moi revenaient du bloc opératoire, ça faisait drôle d'attendre pour être opérée en fin de journée comme cela! Heureusement, des anesthésistes et inhalothérapeutes débutaient leur quart de travail à 15h30, donc je ne risquais pas de tomber sur des gens crevés, à part peut-être mon chirurgien qui venait de finir sa journée de travail à la clinique!

J'ai rencontré l'anesthésiste assez rapidement après mon arrivée au bloc opératoire, ce n'était pas la même personne que l'autre fois, et je dois avouer qu'elle m'a plus stressée qu'autre chose celle-là! Elle n'était pas contente que ma bouche n'ouvre pas plus grand qu'elle le faisait (tsé, j'étais encore enflée de la première chirurgie!), elle est même allée chercher mon chirurgien pour lui montrer comment ma bouche n'ouvrait pas assez! C'est alors qu'elle a décidé de m'insérer un morceau de gaze imbibé de cocaïne dans le nez pour limiter les dégâts lors du passage du tube trachéal, car elle avait pris la décision de m'intuber dans le nez au lieu de la bouche. C'était dégueulasse! J'ai tellement eu mal et elle était tellement déterminée à tout rentrer dans le nez, je suis presque partie à pleurer!

Mon chirurgien est resté avec moi un peu pour me rassurer avant mon entrée dans la salle d'opération et il m'a dit qu'il avait eu le temps de parler à mon orthodontiste pour l'informer de ce qui se passait. Il m'a dit qu'elle était déçue qu'il doive me réopérer, mais au moins elle était au courant de la tournure malheureuse des événements. Je dois dire que c'était le moindre de mes soucis à ce point-là, mais c'était rassurant de savoir que mon chirurgien avait pris le temps dans les dernières 24 heures d'avertir mon orthodontiste!

Quelques instants plus tard, on m'a amenée dans la même salle d'opération que l'autre fois. J'étais contente d'avoir déjà vécu la procédure de préparation à la chirurgie, car les gens mardi étaient un peu moins bavards sur ce qu'ils faisaient. La même panique m'a prise quand l'anesthésiste m'a installé le soluté (et cette fois-ci, c'était dans le creux du bras et non sur la main, donc je trouvais cela pire), elle a même jugé bon de me donner un calmant tellement j'avais l'air paniqué! Hahaha Elle m'a demandé si j'aimais prendre de la drogue, et elle a eu l'air surprise par ma réponse quand j'ai dit non. Elle s'est même adressée à tout le monde dans la salle pour leur dire qu'elle n'avait pas connu beaucoup de gens qui n'aimaient pas la drogue qu'elle donnait! Elle était un peu bizarre la madame!

Mon chirurgien est venu me parler avant que je m'endorme et je lui ai dit que j'étais plus nerveuse que la première fois. Il m'a alors souri et il a dit que la première fois, j'étais nerveuse de l'inconnu et que maintenant, c'était normal que je sois encore plus nerveuse, car j'appréhendais le connu. Le calmant faisait déjà son effet et j'avais de la difficulté à garder les yeux ouverts et ma tête tournait un peu. Mon chirurgien m'a dit de me fermer les yeux le temps que les autres finissaient la préparation à la chirurgie. Je crois que je me suis endormie par moi-même avant même que la drogue de l'anesthésie me soit injectée, car je ne me souviens de rien, je n'ai même pas eu le temps de penser à quelque chose de plaisant! Je ne suis pas certaine, car j'étais entre 2 mondes, mais je crois que j'ai dit à mon chirurgien que je faisais tout cela pour moi en premier, mais que j'espérais bien pouvoir rencontrer mon idole aussi un jour avec mon nouveau visage! Si je n'ai pas rêvé, il m'a demandé quel était mon idole, et j'ai dit Jon Bon Jovi. (Il va falloir que je lui demande si j'ai vraiment dit cela, car c'est comme un rêve dans ma tête!)

Bref, je me suis réveillée dans la salle de réveil avec une douleur atroce et les dents pognées ensemble (grrr, ce n'était pas certain que j'allais avoir les dents encore pognées ensemble sans pouvoir ouvrir la bouche un petit peu). Le gars qui me surveillait m'a vue tout de suite, il m'a dit que mon chirurgien était parti parler à mon conjoint et il m'a demandé si j'avais de la douleur. 20 minutes plus tard, on m'a ramenée dans la zone d'attente de l'hôpital avant d'être transférée à ma chambre. En arrivant, mon conjoint était déjà là qui m'attendait et j'entendais les gens autour parler du match des Canadiens de Montréal. Je n'aurais jamais pensé qu'il était si tard! J'étais un peu plus réveillée que lors de mon réveil après ma première chirurgie il y a un mois et mon conjoint avait l'air rassuré de le constater.

Ensuite, j'ai été transférée à ma chambre et ma voisine de chambre était une dame âgée. Mon conjoint est parti tout de suite après, car les heures de visite étaient déjà terminées depuis un bout. La dame à mes côtés était très tranquille, mais elle n'avait pas l'air de quelqu'un qui venait de se faire opérer! Elle se levait toute seule et elle semblait très alerte. La préposée qui avait pris soin de moi les soirs à l'hôpital il y a un mois m'a vue quand elle est passée dans le corridor, alors elle est venue me demander qu'est-ce qui m'était arrivée pour que je sois encore là. J'ai été capable de me lever avec un préposé très gentil avant de m'endormir, chose que je n'aurais pas pu faire la première fois!

Je n'ai pas très bien dormi, car il y avait un gars un peu plus loin sur l'étage qui n'arrêtait pas de crier soit "Allo" ou "Ayoye", mais sincèrement, ça semblait vraiment être "Allo". Et il criait cela à peu près à toutes les minutes, pas très facile de dormir avec ce bruit! Vers 2h, une préposée est venue dire à la dame d'à côté qu'ils devaient la changer de chambre, car une personne demandant des soins plus intensifs avait besoin d'une chambre près du poste des infirmières. Je ne sais pas depuis combien de temps elle était là la dame, mais tous les tiroirs disponibles étaient remplis de ses affaires... Bref, j'ai vite compris qui serait mon prochain voisin de chambre; un gars en état très avancé d'ébriété qui venait d'avoir un accident avec son auto. Les préposés et les infirmières semblaient exaspérés avec lui, car à toutes les 10 secondes, il demandait pour avoir à boire. Le médecin qui l'avait examiné à son arrivée à l'hôpital avait donné comme consigne de ne pas lui donner à boire en prévision de tests qu'il devait subir le lendemain matin. Mais le gars avait soif, bon! Ils ont été obligés de l'attacher au lit avec des bandes velcro, car il voulait toujours enlever son collet cervical! Il était très agité et de la manière dont il parlait, ça semblait être un monsieur âgé; j'étais découragée de savoir qu'une personne qui avait autant bu pouvait penser prendre son auto! Finalement, le lendemain, quand l'alcool a fini par sortir de son corps, il avait la voix un peu plus jeune et il n'avait que 40 ans! Un des préposés qui l'a apporté à la chambre durant la nuit a dit à un autre préposé que la police n'avait même pas pu faire d'alcool-test sur les lieux de l'accident pour une raison qui reste encore nébuleuse à mes yeux, donc il a dit, et je cite: "Ce pourri-là va s'en sortir sans aucune accusation en plus!" Ça sentait l'alcool dans la chambre, donc j'imagine comment il a dû avoir bu! C'était pas très le fun, car le gars n'arrêtait pas de se déstrapper de son lit tout seul et il enlevait son collet plusieurs fois par heure... J'aurais eu de la difficulté à soigner ce genre de personnes avoir été un des préposés!

Le lendemain matin, ma bouche a commencé à saigner et ça m'a fait paniquer, car l'infirmière et une préposée disaient que c'était seulement ma lèvre qui était gercée, mais je sentais que ça venait de l'intérieur de la bouche! Mon conjoint est arrivé entre temps, car il était possible que je sorte le matin même de l'hôpital, alors je lui ai dit ce qui m'arrivait. Finalement, une autre infirmière est venue me dire qu'elle avait appelé mon chirurgien et qu'il avait dit qu'il s'en doutait que ça saignerait un peu. Donc, ce n'était pas seulement ma lèvre (car j'ai en effet la lèvre du bas gercée). Malgré tout, je sentais que j'avais un peu plus d'énergie que le lendemain de ma première opération, donc c'était encourageant! Également, j'étais très enflée dans le bas du visage, mais au moins, mon nez était correct et mon menton et les dents d'en haut n'avaient pas été touchés durant la deuxième chirurgie. Quand mon déjeuner est arrivé, j'avais très faim et à ma grande surprise, j'ai tout mangé, sauf la compote de fruits qui est restée pognée dans ma bouche! J'étais moins découragée que l'autre fois, car en partant, j'ai demandé à avoir une seringue pour manger sans même essayer de manger avec une paille! J'étais capable de boire de l'eau directement au verre également, car mes lèvres se touchent depuis la deuxième chirurgie! De plus, j'étais capable de parler un peu, contrairement à l'autre fois.

En me voyant dans le miroir de la salle de bain ce matin-là, je me suis aperçue que j'avais des points de suture sur chaque joue. J'étais un peu déçue, mais pas surprise, car mon chirurgien m'avait dit que parfois, il doit couper la peau afin de pouvoir fixer les vis sur l'os de la mâchoire. Il m'avait avertie avant ma première chirurgie que ça pouvait arriver.

Certaines personnes qui avaient pris soin de moi il y a un mois m'ont reconnue. Dans ces personnes, il y avait Dave, le préposé noir plein de vie qui avait égayé mes journées il y a un mois. Je suis restée vraiment surprise que les gens me reconnaissaient aussi facilement, car quand même, j'étais moins enflée que la première fois! La nutritionniste est également venue me voir à nouveau pour m'expliquer comment bien manger avec une diète liquide, mais elle avait le sentiment de me connaître juste avec la face qu'elle a faite. Elle n'a pas tout répété ce qu'elle m'avait dit la première fois quand je lui ai expliqué que je l'avais déjà vue.

J'ai reçu mon congé de l'hôpital peu avant le dîner, l'infirmière m'a dit que je pouvais partir n'importe quand après le dîner. Mes signes vitaux étaient à leur meilleur, j'ai même reçu un compliment à leur sujet. L'infirmière pensait que j'étais une athlète tellement mon pouls au repos était excellent! HA HA Mon conjoint m'avait dit, avant qu'il ne retourne au bureau le matin, qu'il serait de retour vers 13h. J'ai mangé du mieux que j'ai pu (tout me restait dans la bouche, c'était trop épais!) et l'infirmière m'a même apporté une bouteille de Boost, car je ne pouvais pas manger beaucoup à cause de la texture de la nourriture...

Pendant que je m'habillais avant de partir de l'hôpital, j'ai entendu une dame dire à mon conjoint: "Mais, je vous connais!" J'ai tout de suite reconnu la voix! C'était la mère du gars dans le coma, mon voisin de chambre il y a un mois! J'étais vraiment contente de la voir. Nous avons jasé un peu, elle a dit que son fils répondait un peu plus aux stimuli et que les médecins étaient très confiants qu'il allait s'en remettre un jour! Il restera encore un mois à l'hôpital et si sa condition ne s'améliore pas plus que cela, il sera transféré dans un établissement spécialisé pour des soins de longue durée. Son avenir semble plus prometteur qu'il y a un mois!

Nous sommes sortis de l'hôpital vers 14h après avoir parlé une dernière fois à l'infirmière. Elle nous a dit qu'il fallait qu'on appelle le plus vite possible à la clinique de mon chirurgien pour prendre rendez-vous avec lui mardi prochain. Je ne sais pas pourquoi, mais sur le chemin du retour à la maison, j'ai eu l'impression que je venais de laisser mon moral avec ma jaquette d'hôpital. Même si je me sentais mieux physiquement, je ne pouvais pas concevoir de passer une autre semaine à manger à la seringue! J'ai pogné une "déprime" rendue à la maison et même le lendemain, j'avais juste à penser à mes dents qui étaient pognées ensemble et les larmes coulaient automatiquement. Hier, 2 jours après ma chirurgie, j'étais déprimée et mon conjoint m'a suggéré d'écouter du Bon Jovi un peu. Ça ne me tentait pas fort au début, mais je dois avouer que la voix angélique de Jon m'a fait un grand bien! Pour que je sois obligée de faire appel à Jon comme cela et en plus contre mon gré, j'étais très déprimée!

Je ne mange pas à la seringue, car je me suis aperçue que je peux boire directement au verre, donc ce n'est pas si pire. Et malgré l'enflure dans le bas de mon visage, je suis capable de me brosser les dents à l'extérieur et de parler un peu. Par contre, les antibiotiques prescrits sont les mêmes que l'autre fois et ils sont dégueulasses! De plus, je n'ai presque pas de douleur, à part au niveau des oreilles. Le bas de mon visage est enflé, alors j'ai une pression dans les oreilles, mais c'est normal d'avoir mal aux oreilles après avoir eu une telle chirurgie!

J'ai vraiment hâte à mardi prochain pour voir mon chirurgien; mon rendez-vous est seulement à 14h30 en plus! Il paraît qu'il a dit à mon conjoint que si la chirurgie n'avait pas encore réussi à ramener ma mâchoire du bas assez vers l'avant, que ce sont mes broches qui feront le travail, car une troisième chirurgie n'est pas une option. (Et ce ne serait pas une option pour moi non plus!) Par contre, avant de prendre la décision de me mettre des élastiques pendant une semaine, pognant mes dents ensemble, il a essayé plusieurs scénarios dans la salle d'opération et ma mâchoire du bas semblait se comporter correctement dans sa nouvelle position. Il ne voulait pas prendre de risques inutiles, alors pour mettre toutes les chances de mon côté, je dois encore endurer des élastiques.

Je n'envoie pas de photos aujourd'hui, car j'ai vraiment l'air d'une caricature! Un énorme visage avec un tout petit corps! J'ai déjà perdu les 4 livres que j'avais regagnées lors de ma convalescence de la première chirurgie. Je redonnerai des nouvelles mardi prochain après mon rendez-vous.

D'ici ce temps-là, portez-vous bien et à bientôt!

Marie-Hélène

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